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31 mars 2016

Hôpital : comment la musique apaise les douleurs opératoires…

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La musique a décidément toutes les vertus ! Selon une étude publiée dans la revue scientifique médicale Britannique The Lancet, une musique qui lui est familière peut aider un patient à mieux supporter l’angoisse d’une intervention chirurgicale… Dans quelques années, à l’hôpital, on demandera peut-être systématiquement aux patients de venir avec la liste de leurs musiques et chansons préférées… De Kenji Girac à Charles Aznavour en passant par Vivaldi !

Casque de musique
Si la musique adoucit les mœurs, on sait désormais qu’elle peut aider un patient à supporter l’angoisse d’une intervention chirurgicale ! «Dans mon service, nous proposons systématiquement aux personnes qui vont être opérées sous anesthésie loco-régionale, et qui seront donc conscientes au bloc, d'apporter un lecteur de musique type MP3 avec les morceaux de leur choix », raconte Sébastien Bloc, anesthésiste-réanimateur à l'hôpital Claude-Gallien de Quincy-sous-Sénart dans l’Essonne. Et il ajoute : « Mais je ne crois pas que cela soit un réflexe encore très répandu dans la profession…»

Pourtant cette pratique pourrait bien se généraliser après la publication d’un article dans la très sérieuse revue scientifique The Lancet. Compilant les résultats de 72 études pour un total de 7 000 patients, des chercheurs britanniques ont démontré que écoute d’une musique familière peut considérablement adoucir le vécu d'une opération, y compris en cas d'anesthésie générale pendant laquelle le patient n'est pourtant pas conscient ! Selon cette étude, la musique atténue l'anxiété, particulièrement si elle est entendue juste avant l'opération ! Et le bénéfice reste observé en cas d'écoute pendant ou après le passage au bloc. Les patients réclament moins de médicaments sédatifs mais aussi moins d’analgésiques : la douleur ressentie est réduite de deux points sur une échelle de 0 à 10. Sébastien Bloc ajoute qu'un patient qui évite la sédation grâce à la musique nécessitera moins de surveillance pendant et après l'opération, et pourra quitter l'hôpital plus rapidement. Diffuser des mélodies pour soulager les malades n’est pas nouveau. Florence Nightingale, pionnière chez les infirmières, l'utilisait auprès des blessés de la guerre de Crimée (1853-1856). Mais les études qui étaient menées jusqu'à présent sur l'effet antidouleur de la musique étaient trop peu nombreuses pour convaincre l’ensemble de la communauté scientifique. La compilation des données qui vient d’être effectuée va peut-être faire changer d’avis ceux qui étaient encore réticents…

« La musique agit plutôt en détournant l'attention du malade... »

Reste à savoir comment agit la musique sur notre cerveau… Le phénomène est encore assez mystérieux. Sébastien Bloc tente une explication : « Dans le cadre d'une opération ponctuelle, la musique agit plutôt en détournant l'attention du malade des bruits ambiants qui peuvent l'angoisser... » Les bruits perturbants peuvent être les bips des outils de surveillance, les outils chirurgicaux, voire le stress perçu dans la voix d'un soignant. «Lorsqu'il ramène ses propres chansons, le patient se crée une atmosphère familière, un cocon », précise-t-il encore. « C'est d’autant plus vrai s'il utilise un casque antibruit. D'ailleurs, les personnes qui se distraient ainsi pendant une intervention n'ont souvent aucune idée du temps écoulé, alors que les autres trouvent le processus très long.»

De la musique pour les bébés et les enfants aussi

Dans certains services d’urgences pédiatriques, des médecins utilisent aussi la musique pour rassurer leurs jeunes patients : « Dans mon téléphone portable, je dispose d’un stock de comptines que je ressors régulièrement ! », explique Myriam, médecin urgentiste de 35 ans dans un hôpital du Sud de la France… Et elle raconte : « Cette semaine un jeune garçon de 6 ans est arrivé en salle de déchochage parce qu’il s’était brûlé le visage avec de l’eau bouillante. Il souffrait beaucoup, il hurlait, il a fallu du temps pour réaliser son pansement autour du visage, et le seul moment où j’ai réussi à le calmer, c’est quand j’ai mis mon téléphone près de son oreille avec une comptine que j’aime beaucoup : Ah les croco, les croco, les crocodiles ! » Comme aucune différence d'efficacité n'a été observée entre les genres musicaux, les auteurs de l’étude publiée dans The Lancet recommandent de laisser les patients choisir selon leurs goûts, et n'émettent qu'un seul bémol : que la pratique ne gêne pas le travail des soignants ! Pas sûr qu’un bon vieux rock métal alternatif puisse contribuer à apporter de la sérénité dans le bloc opératoire !

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